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212 LES VIEILLERIES LYONNAISES sans éclats. Non, passons et au galop la revue des princi- paux chapitres et puis, lecteur affriandé, faites comme le parfait gastronome dégustant une poularde de Bresse, soyez deux seulement, le livre et vous. Beau volume, par ma foi et qui soutiendra dignement le renom de nos imprimeurs et de nos libraires, de nos librai- res intelligents, ainsi qu'il est libellé sur le titre ; titre exquis, de bon goût, point encombré d'ornements, lignes noires et lignes rouges, capitales romaines, cursives bien propor- tionnées à la manière du xvie siècle, au milieu un petit car- touche d'une composition savante, accolée de deux figures qui tirent la langue ! Comprenez-vous ! et cette devise : Lyonnais suis; j'aurais préféré Lyonnois pour sauver une * dissonance ; c'est une distraction, et bah ! n'en sommes- nous pas à la musique de l'avenir qui ne les sauve pas tou- jours? Et à l'opposé du titre, sur la couverture en vélin, le chiffre de M. Mougin-Rusand, au-dessus un lion léopardé, autour une devise des meilleures, comme la première : Arie et Labore. Cela n'est pas nouveau, dira-t-on après avoir parcouru la table des chapitres ; non à coup sûr, il n'y a rien de nou- veau sous le soleil, demandez-le plutôt à M. E. Fournier; c'est une réunion d'articles sur Lyon, écrits et publiés à di- vers moments, depuis 1862 jusqu'à 1879, dispersés dans un journal quotidien et politique. En les réunissant néan- moins l'auteur fait une œuvre nouvelle, il augmente par ci, rogne par là , corrige, épure et fait un tout homogène de ces fragments sans beaucoup de liaisons d'abord et, ô douleur! passés inaperçus d'un grand nombre.Le lecteur d'un journal, on le sait, cherche les nouvelles à sensation, les dépêches vraies ou douteuses, le cours de la bourse, les anecdotes graveleuses, les pointes usées et servies comme des primeurs. Mais des observations, des études de moeurs,