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               ET LES GLACIERS DU LYONNAIS                  I49

vient cette différence si peu favorable à la théorie que nous
examinons, si ce n'est à l'influence du climat, bien plus
élevé dans l'Inde que chez nous? N'est-ce pas surtout de la
position des monts Himalaya à 15 degrés plus au sud
que les Alpes, que provient leur infériorité relative dans la
production de la neige ? Par conséquent, quoi qu'on en
veuille dire, le climat joue un rôle prépondérant dans la
question des glaciers.
   Et notez bien que je ne méconnais nullement la distinc-
tion (insuffisamment exprimée, il faut l'avouer, dans la
formule de M. Pélagaud), la distinction entre le climat de
la région et la température des montagnes. C'est en négli-
geant, volontairement sans doute, de signaler cette distinc-
tion essentielle que votre collaborateur a réussi adonner à sa
théorie une forme paradoxale qu'elle ne comporte pas en
réalité. C'est là un procédé devenu familier à nombre d'écri-
vains contemporains. Il a l'avantage d'attirer sur les travaux
scientifiques l'attention du public qui ne s'y intéresserait pas
sans cela, mais il a le défaut de répandre dans les masses
des idées fausses qui restent, tandis que les notions vraies,
que l'on a prétendu propager, tombent en oubli.
   Quoi qu'il en soit, la théorie soutenue par M. Pélagaud
doit, pour être bien comprise, se formuler ainsi : « Pour
« expliquer l'existence de ces immenses glaciers qui, à une
« certaine époque, se sont étendus des Alpes jusqu'au bord
« de la Saône, il n'est pas besoin de supposer de grands
 « bouleversements cosmiques ni un climat d'un froid capa-
« ble de produire ces énormes masses de glace. Si l'on ad-
 « met, par exemple, que les Alpes étaient deux fois plus
« élevées qu'à présent, comme alors la masse des eaux ré-
« pandues sur le globe, et par conséquent, l'évaporation
« était plus considérable, ces sommets excessivement froids
 « à cause de leur extrême élévation, ont dû condenser une