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APPENDICE 101 la Fleurie qu'il avait dressé une de ses redoutables batteries. Des hauteurs de Sainte-Foy, qu'il habitait avec ses col- lègues Delaporte et Maignet, il se faisait porter à la fraîche et riante villa, d'où il pouvait suivre plus commodément les progrès de l'attaque, voir le ravage des boulets, la consternation des Lyonnais, qui renonçaient à se défendre, et se repaître des plus désolantes scènes dont puisse gémir l'humanité. Pour se distraire, les artilleurs de la batterie, dans leurs moments de calme et de repos, et par manière de passe- temps, s'amusaient, du bois de leurs écouvillons, à mutiler deux sphinx en pierre d'un très-bon style, qui, accroupis de chaque côté de l'escalier, gardent encore aujourd'hui le passage, entre l'allée de charmilles et les pelouses inférieu- res et montrent au promeneur ému des blessures qui n'ont point été faites par le temps. Ainsi, après les souvenirs gracieux, que de lugubres sou- venirs se rattachent à la Fleurie ! Un fait encore, et non le moins douloureux, paraît se rattacher à ces lieux si riants. La bibliothèque de la ville de Lyon, fonds Coste, possède deux pièces capitales, qui ont trait au siège de notre mal- heureuse cité ; c'est l'acte de sommation des représentants du peuple aux Lyonnais, d'avoir à ouvrir leurs portes à l'ar- mée républicaine, sous peine d'une complète destruction. Cet acte est double ; un seul exemplaire fut envoyé. Le premier, du 7 octobre, écrit avec élégance et préten- tion, est de la main d'un secrétaire ou d'un fourrier. Outre le sceau en cire rouge des représentants du peuple, il porte les signatures autographes de Couthon, Delaporte et Mai- gnet, il est daté de Sainte-Foix (sic), huit heures du matin; il ordonne aux Lyonnais d'avoir à ouvrir leurs portes avant dix heures. Deux ou trois fautes d'orthographe le déparent.