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100 APPENDICE qu'il était pensionnaire de Mme Lobreau, se promener avec ses camarades dans ces paisibles avenues. En admirant ces splendides paysages, et la riche cité couvrant l'Europe de la soie de ses métiers, le futur président de la Convention sen- tait-il déjà , dans son cœur, ces ferments de jalousie et de haine qui, un jour, lui faisaient dire, au comité de Salut- Public : « Il ne faut rien déporter ; il faut détruire tous les conspirateurs. Que les lieux où ils sont détenus soient mi- nés, que la mèche soit toujours allumée, pour les faire sau- ter si eux ou leurs partisans osent encore conspirer contre la République. » Et à propos de Lyon : « C'est à coups de foudre que la patrie doit frapper ses ennemis — Tout ce que le crime et le vice avaient élevé sera anéanti et, sur les débris de cette ville superbe et rebelle le voyageur verra quelques monuments simples élevés à la mémoire des amis de la liberté. » S'il est certain que le futur président de la Convention est venu, à diverses reprises, se distraire et se reposer au milieu de la société charmante qui fréquentait la Fleurie, et si ses pas sont empreints assez profondément dans le sable de ses allées, pour ne jamais s'effacer, il est non moins certain qu'un autre destructeur de Lyon, Couthon, parut aussi sous ces frais ombrages, mais dans des conditions tout à fait dé- sastreuses. Ce n'était pas, en effet, pour prendre du délasse- ment et du repos, comme Collot d'Herbois, que le terrible cul de jatte auvergnat se fit, à diverses reprises, porter pen- dant le siège à la Fleurie : c'était pour juger, par lui-même, si son œuvre de destruction et de ruine avançait. Pendant que Dubois-Crancé dirigeait l'ensemble des opé- rations, de son quartier général, au-dessus de Saint-Clair, en vue du Rhône, Couthon avait été chargé d'enserrer la place, du côté du midi et, pour anéantir les quartiers de Perraclie et de Bellecour, c'était sur les terrasses de