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94            LE TESTAMENT D'UN LYONNAIS

comme aujourd'hui. J'ignore si l'Etat en prélevait, et suis
disposé à croire que non; mais la maison de la rue Juiverie,
pour employer l'expression même des actes, « se mouvoit
de la directe et censive des chanoines comtes de Lyon,
à cause de leur rente noble du comté de Lyon, sous le
cens et servis annuel et perpétuel imposé sur icelle,
portant loads, miloads, rente et reconnoissance et autres
droits et devoirs seigneuriaux deubs et accoutumés payer
en cette ville de Lyon. » Pour parler un langage plus mo-
derne, c'est-à-dire que la maison de Mornieu était bâtie
sur une terre féodale dont les chanoines comtes de Saint-
Jean étaient suzerains. A ce titre, ils avaient seuls qualité
à l'effet « d'investir pour nouveau tenancier » l'acquéreur,
moyennant le paiement de droits de mutation, dénommés
dans le Lyonnois loads et ventes, comme dans d'autres pro-
vinces ils l'étaient sous le nom ai honneurs ou Raccordements.
   Ces droits n'étaient point seulement nominaux, et pour
l'achat de la maison de 7,000 livres, Charrier dut payer, le
30 janvier 1700, à Pierre de Billy, « prévost et receveur du
comté de Lyon pour les chanoines, cinq cents livres, grâce
faite du surplus et sans tirer à conséquence pour nous. » Il
est à remarquer 'que cette mention d'un rabais consenti
figure dans tous les actes de ce genre, ce qui prouve que
ces droits, fixés par la coutume, donnaient lieu à d'inces-
santes contestations. Puis il se greffait encore sur les droits
principaux une foule de droits parasites, de regrattages, etc.
Ainsi Pierre de Billy reçut cent trente-six livres pour « ses
droits de portage, toujours grâce faite du surplus, etc.. et
de plus a été donné un louis d'or au bâtonnier pour gratif-
ficaon. » Cela n'en finissait jamais.
   Nous n'avons pas fait grand progrès, depuis le xvne siè-
cle, sous le rapport de la complication des lois et de l'im-
broglio fiscal. Il n'est guère encore aujourd'hui, par