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AU XVIIe SIÈCLE 87 lecture du contenu et fait confier le titre aux minutes du notaire, après que le greffier a dressé un acte de dépôt dans lequel est insérée la description matérielle du testa- ment. Mais alors l'acte de dépôt était solennel. C'était toute une affaire. Il fallait un jugement de la sénéchaussée et siège présidial de Lyon, « les plaids tenants et les témoins appelés. » Le 16 avril 1694, le tribunal étant composé de « Pierre de Sève, conseiller du Roy en ses conseilz et lieutenant- général, Ennemond Savaron, François Deguillon et Antoine de Bonnel, conseillers du Roy, magistrats en la séné- chaussée et siège présidial de Lyon, M. Gabriel Deglatigny, avocat du Roy pour le procureur de Sa Majesté, dit qu'on lui avait remis le testament de Mornieu, « entouré d'un ru- ban de soye noire, et que, pour la reconnoissance duquel acte il avoit fait appeler les tesmoins y desnommés, ensem- ble ledit notaire. » Sur les neuf signataires de l'acte de 1683, il n'y avait déjà plus que cinq survivants, compris le notaire. Le tribunal octroya acte des remontrances et réquisitions de M. l'avocat du Roy, ordonna que les témoins prêteraient serment, leur fit faire l'exhibition et reconnaissance des cachets, signatures, etc., et enfin, après toutes sortes de formalités, de réquisitions nouvelles, d'octrois nouveaux, le tribunal ordonna l'ouverture du testament et le fit lire par le greffier. Puis, ledit sieur avocat du Roy requit encore acte de ceci, acte de cela, acte de l'ouverture, acte de la lecture, acte de la publication et reconnaissance et, finale- ment, le tribunal ordonna le dépôt aux minutes du notaire Delhorme.