Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
86               LE TESTAMENT D ' U N LYONNAIS
de deux mille livres qu'il avait fait à son père fût devenu
caduc, François, qui paraît avoir aimé à mettre les points
sur les i, ajouta en présence du notaire sur l'enveloppe du
testament :
  Je François Demornieu, Escuyer, veus et emendz que le testamment
cy-joint du onziesme may mil six cens quatre vingtz quatre sorte son
plain et entier effet, comme s'il auoit été faict présentement, reucant
(révoquant) seulement le légat que j'auois faict à deffunt Melchiol
Demornieu, mon père, qui demeure nul et comme non faict, attandu
son décès à Lyon, ce vingt quatrième may mil six cens huictante
neuf.
                                   DEMORNIEU.
                                   DELORME, nre royal à Lyon.




                                XIII

    En faisant son testament en faveur de sa femme, François
de Mornieu prévoyait sans doute, soit peut-être à cause de
l'âge de Marie de Quinson, soit plutôt à cause de son pro-
pre état de santé, qu'il mourrait sans postérité. Ce fut en
effet ce qui arriva. Il ne survécut que de peu d'années à
son père, et mourut au commencement d'avril 1694. Sa
mère, Marie Prost, s'étant mariée en 1654 ou peu avant,
François avait donc, au plus trente-neuf ans. Il avait vécu
près de onze années avec sa femme.
   Nous nous plaignons souvent, non sans raison, de l'ex-
cès des formalités judiciaires. Qu'eussions-nous dit au
xvne siècle ?
   On sait en effet qu'aujourd'hui le notaire qui, possédant
un testament en dépôt, apprend le décès du testateur, passe
un habit noir, met une cravate blanche, et porte purement
et simplement la pièce au président du tribunal civil en
son cabinet. Le président décacheté l'enveloppe, donne