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NÉCROLOGIE 71 Faivre, à cette époque, était étudiant à Paris ; ému des ravages d'une épidémie meurtrière, décidé à combattre le redoutable fléau, il réunit autour lui ses amis d'abord, ses camarades de l'Ecole de médecine et de l'Ecole de droit; en- suite et pendant près de trois mois, sous sa direction et son intelligent contrôle, la vaillante cohorte lutta pour arracher à la mystérieuse influence les victimes qu'elle se préparait. Ce dévouement fut récompensé par les succès que Fai- vre remporta à la même époque dans ses études. Non-seu- lement il conquit alors les grades de docteur en médecine et ès-sciences naturelles, mais celui de licencié en droit. Et ce jeune homme, qui abordait les études les plus va- riées dans leurs difficultés et les plus abstraites, trouvait en- core le temps d'apprendre le catéchisme aux enfants pau- vres du faubourg Saint-Marceau. Ah! la science n'avait pas desséché ce cœur ouvert à tous les dévouements; elle l'avait élevé, au contraire, à la hau- teur de tous les sacrifices et rendu capable de ces actions dont l'héroïsme est rehaussé par la simplicité. Faivre avait une nature impressionnable et artiste, ceux qui l'ont connu plus particulièrement savent combien il était sensible à la musique ; aussi donnait-il à ses recher- ches scientifiques ce cachet particulier qui fait prévoir les grandes découvertes. Son imagination vive et primesau- tière lui facilitait la perception des grands problèmes de la nature. Avec quelle attention l'Académie ne Pécoutait-elle pas lorsqu'il développait devant elle, avec la plus parfaite clarté, ses lois de la physiologie végétale que, dans les der- nières années surtout, il s'était plus particulièrement appli- qué à élucider. Dans ces récits auxquels il donnait un tour émouvant et pittoresque, parce qu'il était honnêtement convaincu et que la conviction donne à celui qui en est pénétré une force