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72 NÉCROLOGIE spéciale, dans ces récits qu'il ne nous faisait pas assez sou- vent et qui tenaient suspendus et attentifs à ses développe- ments les hommes les plus étrangers à la matière, il por- tait la conviction dans tous les esprits et l'Académie ne per- dra jamais le souvenir de ses conférences destinées à vul- gariser la science qu'il affectionnait. Mais la clarté n'était pas la seule qualité de Faivre, son âme entière était dans ses recherches. Lorsqu'il épiait les secrets des grandes lois de la physiologie expérimentale, lorsqu'il cherchait l'inconnu, et dans les rayons visibles ceux qui conduisent à l'invisible mystérieux, il n'était pas parmi ces esprits aventureux qui se troublent ou se décou- ragent, mais la sincérité et la droiture le guidaient d'une main sûre vers les hautes destinées. D'autres diront un jour à l'Académie, je l'espère, quels ont été ses travaux, on saura en détail quelle part il a prise au développement de la science dans laquelle il avait péné- tré avec éclat, et qu'il avait fait pressentir de bonne heure par le résumé le plus net et le plus méthodique des travaux scientifiques de Goethe, dont il avait entrepris la traduction. Toute cette gloire qu'il a réunie autour de son nom, d'au- tres sauront la mettre en lumière et la plus entière, la plus éclatante justice sera rendue à ses travaux. Pour nous, ses collègues et ses amis, il nous appartient de le regretter à jamais. Adieu, cher et éminent collègue ; ta grande âme, ouverte à toutes les vérités, s'est envolée vers les demeures éter- nelles où se trouve le repos. Ta fin a été comme ta vie calme et douce, au-dessus des vulgarités mesquines. C'est avec ta fermeté habituelle que, soutenu par tes convictions religieuses, tu es allé au-devant de ce grand problème de la mort qui nous couvre tous de son ombre. Ta vie, sans tache et sans reproche, aussi exempte des