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PIERRE ET JEANNETTE ou L'ÉCOLE DES PAYSANS (Suite) LETTRE DE JEANNETTE La Chapelle, ro octobre. « Monsieur et vénéré ami, que je veux, comme Pierre, appeler aussi mon bon maître, si vous le permettez, je viens vous exprimer le bonheur que j'ai éprouvé de la visite de celui que vous m'avez rendu. « Il est arrivé lundi, et a passé avec nous tout le temps qu'il a pu de son congé de trois jours. Il m'a dit qu'il vous raconterait cette visite,, et il s'en acquittera bien mieux que je ne pourrais le faire. « Ce cœur si excellent s'est de nouveau montré tel qu'il est. Il m'a témoigné son repentir de je ne sais quelles pensées odieuses et insensées qui l'avaient troublé un ins- tant, paraît-il, et qui doivent rester, suivant lui, un secret pour moi. Soit, je me contente de sa tendresse actuelle et de sa fidélité inébranlable désormais. « « Ainsi, le nuage qui a un instant assombri notre exis- tence est entièrement dissipé. C'est vous, ô le meilleur des maîtres, qui avez ramené le calme dans notre situation, et