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PIERRE ET JEANNETTE 39 qui avez préparé le bonheur dont nous jouissons mainte- nant. Comment pourrons-nous reconnaître toutes vos bontés ? « Mes parents et moi, nous ne cessons de vous bénir, j'apprendrai au petit Jean le respect et l'amour qu'il faut avoir pour vous et pour Madame, qui partage vos vertus. « Je ne suis qu'une pauvre paysanne, mais vous vous êtes plu tous deux à cultiver et à élever mon âme. J'ai toujours eu de bons sentiments, j'ose le dire ; mais ils étaient comme renfermés en moi, et vous les avez fait éclore comme une fleur qui s'ouvre; je puis maintenant les exprimer, je puis vous faire comprendre que je vous aime l'un et l'autre de toutes mes forces. « Mes parents joignent leurs sentiments aux miens. Ils me chargent de vous apprendre qu'ils pensent à revenir bientôt dans leur cher Beauregard. Quelle joie nous aurons de nous retrouver près de vous, ô nos aimés protecteurs, et près de nos anciens amis ! « Nous embrassons bien notre petit Charles ; et vous, Monsieur et Madame, permettez que nous vous embrassions aussi de tout notre coeur. « JEANNETTE. » XIV Une circonstance vint me permettre de compléter le bonheur de mes jeunes amis. Les affaires de mon frère avaient repris une direction favorable ; il put me rendre l'argent que je lui avais prêté, et je conçus alors le projet d'opérer le remplacement de Pierre en lui avançant la somme nécessaire. Le mariage des deux jeunes gens pour-