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LES GLACIERS DU LYONNAIS 21 raccorder avec M. Faisan au col d'Alix, par lequel il est probable que la majeure partie de l'Azergue se déversait sur Villefranche, à l'époque glaciaire, le défilé de Lozanne étant obstrué par les apports de la Brevenne. Nos recherches nous ont montré que les parties infé- rieures de toutes nos petites vallées avaient été occupées, jusqu'à une altitude moyenne de trois cents mètres environ, par des glaciers locaux. Dans la vallée de la Brevenne, les alluvions glaciaires commencent à devenir visibles un peu au-dessus de Sain-Bel. Plus on descend vers l'embou- chure de la rivière, plus les matériaux de transport s'amon- cèlent, plus les moraines se rapprochent, ou du moins leurs amorces, de chaque côté des vallées, le milieu des digues qu'elles avaient formées en travers du cours de la rivière actuelle, ayant été emporté par les eaux. Le chemin de fer de Montbrison coupe, en descendant de Fleurieux à l'Ar- bresle, une série de quatre moraines échelonnées et très- facilement reconnaissables, même à des yeux peu exercés. En face, sur les communes de Bully, Saint-Germain, Nuelles et Châtillon, les blocs erratiques atteignant jusqu'à un mètre cube, sont innombrables, et leur ensemble jalonne encore un demi-cercle parfait, l'ancienne moraine frontale du glacier. Plus tard, les eaux pluviales ayant lavé cette moraine, une couche de lehm a recouvert toute la dorsale de Nuelles, où se trouvent actuellement des prairies très- belles pour cette aride région. La dernière moraine de la Brevenne se trouve à Lozanne même, et la route de la Tour en fournit une belle coupe, immédiatement après le pont qui traverse le chemin de fer. A l'aval, les eaux des deux glaciers réunis de l'Azergue et de la Brevenne formaient un lac, le grand glacier du Rhône, qui remplissait la vallée de la Saône et venait butter contre le Mont-d'Or, leur barrant tout écoulement. Aussi, toutes les collines de Chazay d'une