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20 LES GLACIERS DU LYONNAIS très-reconnaissables, avaient recouvert, sur les deux rives de la Saône, des lambeaux de terrain de transport analogues, mais composés de matériaux tout différents, et dont l'ori- gine devait être indiscutablement rapportée aux roches éruptives et métamorphiques anciennes de nos montagnes du Lyonnais. Cette superposition était surtout remarquable aux Etroits, à Trévoux, à Châtillon-sur-Chalaronne, etc. Il devenait évident dès lors,—et ce n'était pas, d'ailleurs, la première fois qu'on s'en doutait, que les montagnes du Lyonnais avaient eu, comme les Alpes, leurs petits glaciers, — je dis petits par comparaison avec celui du Rhône, car pour nous, des glaciers de trente ou quarante kilomètres seraient encore gigantesques; — que ces glaciers ayant commencé à peu près en même temps que celui du Rhône, étaient arrivés sur l'emplacement de la Saône actuelle long- temps avant ce dernier, à cause de la moindre distance à parcourir; qu'ils y avaient déposé leurs moraines à une altitude inférieure à trois cents mètres, lesquelles avaient ensuite été recouvertes par celles du glacier du Rhône, lorsqu'il vint terminer à Lyon sa longue route, à une épo- que où la température générale de la contrée s'étant déjà modifiée, nos petits glaciers s'étaient retirés dans leurs hautes vallées et y échelonnaient successivement leurs der- nières moraines. Pour embrasser l'ensemble des phénomènes glaciaires de la vallée du Rhône, il devenait donc nécessaire d'étudier également les terrains de transport de toutes les petites vallées des montagnes du Lyonnais. MM. Faisan et Chantre acceptèrent courageusement ce surcroît de travail, qui ve- nait s'ajouter à une tâche déjà immense. M. Faisan se mit à explorer le Beaujolais et me confia l'étude des vallées de la Turdine, de la Brevenne et de l'Azergue, tandis que M. Chantre se chargeait du sud-ouest de Lyon. Je devais me