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LES GLACIERS DU LYONNAIS I<) Croix-Rousse et Sainte-Foy n'étaient que les lambeaux de sa moraine terminale, disloquée et emportée par les grands courants d'eau qui accompagnèrent et suivirent la fusion de cet énorme amas de glace. Vers 1870, deux savants lyon- nais, MM. Faisan et Chantre, entreprirent d'explorer pierre à pierre, pour ainsi dire, tous les débris laissés par le gla- cier dans nos plaines, comme en souvenir de son passage, depuis les Alpes jusqu'à Lyon. Il était d'autant plus urgent de cataloguer et de décrire les blocs erratiques, les cailloux striés, et de relever, sur les escarpements de rochers, les surfaces polies, indiquant la marche et la direction du grand fleuve de glace, que les progrès de la culture font disparaître rapidement tous ces antiques témoins du dernier phénomène géologique qui ait modelé le relief de la planète. Soutenus par la Société d'agriculture de Lyon et par le haut appui de MM. Belgrand et Daubrée, MM. Faisan et Chantre ont courageusement abordé la tâche gigantesque qu'ils s'étaient proposée, et l'ont à peu près complètement menée à bonne fin aujourd'hui. Grâce à leurs efforts, les derniers témoins de la période glaciaire ne disparaîtront pas tout entiers, et les plus intéressants des grands blocs erra- tiques vont être acquis par l'Académie des Sciences, classés comme monuments.... préhistoriques et confiés à la garde des ponts-et-chaussées, qui veilleront sur leur conservation. La carte au quatre-vingt millième du glacier du Rhône et de ses affluents est publiée, depuis les Alpes jusqu'au- dessous de Lyon, ainsi que le premier des deux volumes de texte qui l'accompagneront. Le second est en chantier et paraîtra avant peu. Mais en suivant, jusqu'aux escarpements des collines lyonnaises, la marche du glacier du Rhône, et en étudiant minutieusement ses débris, ces Messieurs s'aperçurent que ses apports, exclusivement formés par des roches alpestres