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l8 LES GLACIERS DU LYONNAIS semble des travaux les plus récents et même inédits, sur les vestiges du terrain glaciaire dans les montagnes du Lyonnais. Il y a longtemps déjà que l'attention des géologues s'était arrêtée sur les caractères particuliers que présentent les terrains quaternaires dans les environs de Lyon. Quel avait été le mode de formation de ces amas gigantesques de cailloutis, de terre à pisé, de boues, de sables, d'argiles qui recouvrent çà et là nos collines d'un manteau incohérent et contiennent parfois des blocs de rochers arrachés aux mon- tagnes lointaines, et dont le poids dépasse, pour certains d'entre eux, plusieurs millions de kilogrammes? Notre cher et illustre maître Fournet, à qui ses travaux minéralogiques n'avaient pas permis de prêter une assez grande attention aux études des géologues suisses sur les phénomènes con- temporains résultant du travail des glaciers, notre maître Fournet rapportait, tant bien que mal, la formation de ces terrains de. transport à une action vague et indéfinie des eaux. Il les appelait terrains diluviens, ou plus simplement diluvium, nom qu'on trouve constamment employé dans la Pétralogie lyonnaise de Drian, son élève; je me rappelle encore l'étonnement — je n'aurais pas osé dire alors l'in- crédulité — qui remplissait mon esprit d'enfant lorsqu'il me montrait, jetés souvent comme en équilibre sur la dorsale des collines, de gros blocs erratiques qu'il me disait, en passant, avoir été apportés là par les eaux du déluge. Cependan divers travaux répandaient peu à peu les idées des géologues suisses sur l'extension des terrains gla^ ciaires, et il devint bientôt manifeste, pour tous ceux qui voulurent se donner la peine d'examiner les choses en détail, que le glacier du Rhône s'était étendu jadis jusqu'à Lyon, en pleine période quaternaire, et que Fourvière, la