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AU XVIIe SIÈCLE 407 actuelle. Ces terrains, vendus récemment 70fr. sur l'avenue de Saxe, 55 fr. sur la rue de Villeroy, 55 fr. sur la rue de Vendôme, peuvent être estimés 80 fr. en moyenne, si Ton considère que les portions voisines du Rhône valent bien davantage (1). Le domaine, estimé 3600 livres, vaudrait donc aujourd'hui, en tenant compte d'un sixième pour dé- falcation de la surface des rues, deux millions six cent mille francs environ. La propriété de Gerland se composait de 1036 bicherées, outre une terre dite du Puy Sorcet, les jardins, etc. Elle était estimée la modique somme de 19,000 livres. Il est vrai qu'elle comprenait 225 bicherées de broteaux, c'est-à -dire de terres facilement inondées où poussent des saules, et 109 bicherées de « pacquérages, prés ou champagnes. » On appelait champagnes, dans le Lyonnais, les champaiges ou pâturages naturels, par opposition aux prés. Les champa- gnes étaient souvent terres très-médiocres, et les broteaux, de la plus minime valeur. Le domaine a fait l'objet de beaucoup de ventes partielles, mais la maison bourgeoise, connue sous le nom de Château de Gerland, existe encore, sur le chemin de ce nom, à 1900 mètres environ au sud des ponts du Midi. C'est un grand bâtiment, couvert en tuiles et à quatre pentes, avec les communs adossés du côté du midi. Les fenêtres ont encore leurs meneaux, et la porte principale, divisée en deux, comme les fenêtres, est formée de menuiseries à pan- neaux multipliés, qui sont évidemment les mêmes qu'au (1) L'administration des hospices, en ce moment même, demande au département environ 100 francs par mètre carré, pour la cession des masses comprises entre le cours Bourbon et l'avenue de Saxe. Ces ter- rains, qui faisaient partie du domaine de la Part-Dieu, bornaient au nord les prés de Mornieu,