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3l8 CHRONiaUE LOCALE Ils sont courts les doux instants Pour aimer et vivre ; Ou a vite lu le livre Des joyeux vingt ans. Mettez donc ces ailes de papillon entre les mains d'un rhéteur ! A l'autre extrémité delà littérature, en plein mysticisme, nous trou- vons un autre joli petit volume sorti des presses de l'imprimerie Catho- lique, rue de Condé : Etudes sur les lettres de sainte Thérèse, par l'abbé James Condamin. Ici le contraste est complet avec le livre qui précède. Un seul point de ressemblance existe entre ces deux productions lyon- naises, on ne peut rendre compte ni de l'un ni de l'autre; on les an- nonce, on les lit, suivant le goût et le tempérament ; mais si M. l'abbé Condamin a choisi, pour les faire connaître, les plus gracieuses pensées dans les lettres de la réformatrice du Carmel, comment pourrait-on faire encore un choix dans ce choix? Malgré notre exclusivisme lyonnais, il nous serait difficile de ne pas signaler à nos lecteurs deux nouveautés curieuses, à nous envoyées, par des écrivains sympathiques, disons le mot, des amis. M. Tamizey de Larroque, l'illustre bibliophile, correspondant de l'Institut, a fait con- naître, dans une brochure intitulée : Document relatif à Urbain Grandier, Paris, Picard, 1879, m"^> u n e pièce importante sur la possession de Loudun et l'épouvantable catastrophe qui l'a suivie ; c'est une lettre adressée par Boulliau à Gassendi, lettre écrite au moment du supplice de l'infortuné Urbain Grandier et qui proclame l'innocence de cette victime de passions aveugles. M. Tamizey de Larroque a trouvé cette lettre émouvante parmi les manuscrits de la bibliothèque de Carpentras, et les historiens qui s'occupent du xvne siècle lui sauront gré de ne pas avoir gardé pour lui cette douloureuse trouvaille. Puis pour nous reposer, nous porterons les yeux sur un bel in-12, traduit et publié par un écrivain qui porte un nom cher a tous les amis de la poésie : Le roiFialar, par Jean-Louis Ruueberg, poèmes suédois, traduits par Hippolyte Valmore. Paris, Garnier, 1879. On s a ' t 1 u e M- Valmore, fils de Madame Desbordes-Valmore, a passé plusieurs années de sa jeunesse à Lyon avec ses parents. C'est donc presque un compa- triote qui nous a fait connaître dans ce volume un spécimen si curieux des poésies du Nord. Traducteur énergique et fidèle, M. Valmore a du sang de poète dans les veines et il le fait bien voir en reproduisant avec une si vive origina lité ces chants de guerre des héros Finlandais contre la Russie, ces