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l66       LES DEUX VOYAGES D'ABRAHAM GOLNITZ

   Nous allons suivre d'abord notre voyageur, dans son itiné-
raire depuis la Palisse jusqu'à Lyon.


               I. — DE LA PALISSE A LYON


    « De Saint-Gérand le Puy, nous nous dirigeons, par une
route sabloneuse, vers la Palisse, où notre arrivée est an-
noncée à son de trompe, par des guetteurs, du haut d'une
tour du château; c'est un usage établi par l'illustre sei-
gneur du lieu. Cette ville est située sur une colline, et nous
y arrivons, par un chemin fort raboteux, qui nous conduit à
notre hôtellerie. Dans une vaste cuisine, les filles de l'hôte
préparaient le repas, où l'on nous servit du poisson en
abondance, car c'était un vendredi, jour d'abstinence.
    Le lendemain, la route fut plus pénible ; car nous eûmes
à gravir plusieurs hauteurs, d'où nous apercevions, dans le
lointain, d'autres montagnes, dont les sommets étaient cou-
verts de neige, comme celles de la Savoie. Mais la gaîté de
 nos compagnons et les divers passe-temps, auxquels ils se
 livrèrent, nous firent oublier les fatigues du voyage. Enfin
 nous arrivâmes, à quatre milles de distance, à la Pacaudière,
laissant derrière nous notre conducteur, et, contrairement à
 son avis, nous fîmes préparer un dîner composé d'excellents
 poissons, à l'Image de Notre-Dame.
    Après dîner, nous nous remettons en route, et nous arri-
vons, à la tombée de la nuit, dans la petite ville de Roanne,
 située à quatre milles de la Pacaudière. Mais avant d'en-
 trer à l'hôtel de la Tête-d'Or, nous voyons venir au-devant de
 nous l'illustre comte d'Oetingen, qui arrivait de Lyon et
 venait passer la nuit dans l'hôtellerie voisine. Nous avions
 conservé un excellent souvenir de l'accueil gracieux, qu'il
 nous avait fait auparavant à Paris; aussi avant de le quitter,