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                 DANS LE TOREZ ET LE LYONNAIS                         167
pour continuer notre route, lui adressâmes-nous nos vœux
les plus empressés pour un heureux voyage.
   Le jour suivant nous traversons, sur un bac, la Loire, qui
coule à l'extrémité de la ville. D'abord la route s'étend en
ligne droite, pour tourner ensuite à gauche ; puis elle de-
vient montueuse et fait de nombreux circuits, ce qui rend
notre marche lente et pénible. Aussi, pour abréger le trajet,
nous nous écartions souvent du grand chemin (1). Arrivés à
l'auberge de La Fontaine (2), située à quatre milles environ
de Roanne, quelques-uns des nôtres, souffrant de la faim,
demandèrent quelques aliments, pour soulager leur esto-
mac ; mais il n'y avait là pour les guérir de leur mal, ni mé-
decin, ni médicaments (3).
   C'est pourquoi, quitte à dîner de meilleur appétit, nous
nous remettons en route, sans retard, quoique le ciel fût
pluvieux. Bientôt s'offrent à nos regards une profonde val-
lée et des montagnes couvertes de rochers, où les vents
luttent avec les nuages. Nous suivons la croupe de la mon-
tagne, dominant, des deux côtés du chemin, un paysage
accidenté et d'un aspect sauvage (4). Nous descendons len-


   (1) La route ancienne, suivie par Golnitz s'écartait, sur presque tout
son parcours, de la route actuelle qui la traverse à plusieurs reprises. De
l'Hôpital, elle gravit par une pente ardue, la croupe de la montagne et
atteint un plateau qu'elle suit jusqu'à Neaux et Saint-Symphorien-de.
Lay. De là, elle s'élève encore sur la hauteur, passe à Châtain, descend
au bas de Fourneaux, pour remonter de nouveau à là Roche et à la
Fontaine, d'où elle gagne, presqu'en ligne droite, Pin-Bouchain.
   (2) La Fontaine, hameau de la commune de Machezal. Un relai de
poste y exista jusqu'au commencement de ce siècle, où il fut transporté
à Pin-Bouchain, quand fut livrée à la circulation la nouvelle route con-
duisant de Tarare au sommet de la montagne.
   (3) Golnitz, qui essaie de prendre ici le ton de la plaisanterie, veut
dire qu'il n'y avait là ni vivres, ni cuisinier.
    (4) La description, que Golrôt? donne de cette route, est parfaitement