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                         CHRONIQUE LOCALE                            I55
       Monsieur,
  « Malgré les avis contraires, je consens à répondre aux lettres dont
vous m'avez honoré.
  « Ma brochure sur Cailhava est épuisée, mais je vous offre d'insérer
une rectification dans le prochain numéro de la Revue du Lyonnais.
  « Ne vous ayant fait ni tort ni insulte, je pense que cette concession
de ma part vous satisfera. »
  Depuis lors rien, rien ! ce qui nous prouve que M. Clôt ne nous cher-
chait pas une querelle d'Allemand. '
  Puisqu'il ne l'est pas !
  Mais, sera-t-il satisfait >
  C'est égal, j'ai bien eu peur.
   — Le jeudi 6 février, M. Savorgnon de Brazza, le jeune voyageur
auquel la Société de Géographie de France avait accordé sa grande mé-
daille d'or, est venu, de Paris, assister à la séance mensuelle de la So-
ciété de Géographie de Lyon.
   Trop souffrant pour lire lui-même le récit curieux de ses voyages
dans le bassin de l'Ogowé, il a remis son manuscrit à M. François
Deloncle, qui, pendant une heure, nous a tenu sous le charme des
découvertes faites sur un parcours de 1,300 kilomètres.
   Les résultats pratiques de ce voyage seront importants pour la
France et particulièrement pour notre colonie du Gabon.
   A la fin de la séance, M. Louis Desgrand, président de la Société, a,
d'une voix émue, annoncé que la Société de Géographie de Lyon décer-
nait une médaille d'or à M. de Brazza, une médaille d'argent au doc-
teur Ballan et une médaille de bronze au quartier-maître Hamon,
les deux compagnons les plus dévoués de l'intrépide voyageur.
    — Lyon a été, l'autre jour, dans la stupéfaction ; Lyon a vu ce qui
fait courir tout Paris ; Lyon a eu la primeur d'un grand opéra ; pour
que rien n'y manque, le ministère a donné vingt mille francs pour ai-
der aux dépenses de la mise en scène ; enfin, toute une escouade des
maîtres de la plume, tout un bataillon des critiques d'art des grands
journaux de Paris, est accouru pour savoir s'il était vrai qu'on eût des
premières dans notre ville ?
   C'est arrivé. Samedi, 8 février, prenons nos dates, le grand Théâtre,
 plein à ne pouvoir contenir de plus une épingle, a vu jouer pour la pre-
 mière fois : Etienne Marcel, drame lyrique en quatre actes, paroles de
 M. Gallet, musique de M. Saint-Saens ; le succès a été complet.