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                           ARCHÉOLOGIE                            137
    2° En lames mêlées à la trame du tissu.
    Tels sont les restes de dorure des vêtements de soie
 recueillis sur les ossements de Charlemagne, à Aix-la-Cha-
 pelle. L'or, employé à l'état pur, est découpé en lames très-
 étroites retordues de manière à former un fil trait.
    Spécimens au musée d'art et d'industrie.
    3° En lames enveloppant un fil de soie, comme notre
filet.
    Ce montage qui prit le nom d'or retors au xvie siècle est
fort ancien. Dans sa description de la maison de campagne
 de Pontius Léontius, située au confluent de la Dordogne et
de la Garonne, Sidoine Apollinaire montre la femme de
Léontius, dans son gynécée, filant de nombreuses quenouil-
les à la Syrienne, en roulant des fils de soie sur des cannes
légères et entrelaçant For ductile sur une trame fauve ( i ) .
   Nous citons ce passage pour bien marquer la réelle
ancienneté de l'or battu découpé en lames et monté sur fils
de soie. Toutefois, nous n'avons pas pu en constater la pré-
sence dans un document textile contemporain du poète.
    Tous les spécimens de tissus de cette époque reculée (vi e
siècle) décrits par les auteurs modernes, et ceux plus anciens
quenous avons eu l'occasion d'apprécier(le Musée en possède
un du ve siècle) sont sans dorure. Postérieurement, à partir
de l'époque carlovingienne les exemples sont fréquents de
l'emploi du filet d'or pur. Le Musée de la Chambre en ren-
ferme quelques uns.
    4° En fil trait passé à la filière. Tel était l'or de Chypre,
aurum Cyprium, si fréquemment nommé au moyen-âge et
célèbre au quatorzième siècle (2).


  (1) Sidonius Apollinaris, Burgus Pontii Leontii carmeti xxn.
  (2) L'industrie de For et de l'argent filé fut également pratiquée à
Lucques (fin du treizième siècle), à Gênes (quinzième siècle), puis Ã