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I38 ARCHÉOLOGIE Les observations qui précèdent s'appliquent à l'emploi de l'argent pur ou doré, battu ou filé, aussi bien qu'à l'em- ploi de l'or. Cependant, jusqu'au quatorzième siècle, les exemples sont rares où l'un et l'autre métal sont utilisés, ensemble ou séparément, surtout l'argent, qui avait l'in- convénient de noircir. Nous passons sous silence Yor clinquant, fil de cuivre aplati en lame et employé comme le fil d'or mais tardive- ment (milieu du xve siècle), pour lamer et broder. L'or clinquant d'ailleurs n'était guère porté que par les gens de basse condition, les laquais, les batteleurs et les masques. Le plus ordinairement, le fil d'or des étoffes du moyen- âge se compose d'une lame très-étroite de papier doré, retordue sur un fil de lin ou de chanvre, à la manière chi- noise. Nous disons à la manière chinoise, parce que le papier doré chinois est toujours monté sur fil de soie, non sur fil de lin ou de chanvre. Cette dorure, d'un genre particulier, a échappé, jusqu'à ce jour, aux recherches des archéologues et des savants qui ont écrit sur les arts textiles. Dans leurs travaux remar- quables et consciencieux sur les vêtements sacerdotaux et les soieries du moyen-âge , M. le chanoine Boch et M. Charles de Linas, pour citer les plus éminents, se con- Milan, à Florence (seizième siècle). De Milan, elle passa à Lyon, en 1552, avec Benoît Montaudoyn. Vers le même temps, le Milanais Turato installa au logis de la Maque (ancien hôtel d'Anjou), à Paris, rue de la Tixeranderie, une tréfilerie à la façon de Milan. L'or de Milan eut, au seizième siècle, un succès égal à l'or de Chypre : c'était un fil trait d'argent doré (or fin). Les ateliers Lombard avaient, parait-il, trouvé le secret de dorer une partie du fil seulement. Pendant la seconde moitié du seizième siècle, l'or de Lyon, filé sur soie et battu à la façon de Milan, jouissait d'une certaine notoriété. Il couvrait mieux que celui de Paris.