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136                         ARCHÉOLOGIE
ici, sous une forme succincte, nos observations personnelles
sur la question des fils d'or; elles serviront de réponse aux
points d'interrogation posés par nos savants devanciers et
qui subsistent encore.

   L'or s'employait de différentes manières :
   i° Sous la forme de plaques très-minces battues au mar-
teau, appliquées sur l'étoffe même et fixées par la bro-
derie ou par une sorte de gaufrage, (or de batteure).
   Les mosaïques, les miniatures et les ivoires, entre autres,
montrent l'application de l'or de batteure sous cette forme
de plaques adhérentes au tissu, ordinairement serties d'un
ou plusieurs rangs de perles.
   C'est le procédé le plus ancien. Les byzantins et les mé-
rovingiens l'employèrent fréquemment. Il était encore en
usage pendant l'ère ogivale.
   D'après M. Raine, on trouva dans la succession de
Hugues Pudsey, êvêque de Durham, mort en 1194, des
chasubles de taffetas rouge, brodéesde feuilles d'or, de besans,
de grosses perles et de perles précieuses... (1).
   Les comptes-royaux, année 1389, renferment cette autre
mention : Pour IIJ marcs, XVIJ esterlins et ob. d'or fin, à
XXIIJ quaras, bailiè à Estienne d'Espernon, or bateur, pour
aplatir et mettre en plate, pour mettre et tailler en forme de
genestes pour assoir sur les deux pourpoints de broderie
pour le roy viijxx v. liv. xij S. rx d. p. (2).


   (1) Saint-Cuthbert : Vith an account of the state in Which his
Remains were found upon the opening of his Tomb in Durham Cathe-
dral, in the year MVCCCXXVII. By James Raine, etc. Durham, 1828,
in-4 0 , fig. p. 34. — Cité par M. Francisque Michel. Recherches sur le
commerce, Vusage et la fabrication des étoffes de soie.
  (2) De Laborde. Notice des émaux, bijoux et objets divers exposés
dans les galeries du Louvre, Documents et Glossaire.