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                 NOTICE SUR HUGUES BERTHIN                    45

comprend, et ce voyage, qui marquera dans sa vie, laisse
dans son esprit une impression profonde dont il saura
profiter. On songeait au retour lorsqu'Eolde surpris par la
mal'aria dut s'aliter à Rome. Seul en ce pays étranger,
Hugues puisa dans son affection et son dévouement la
force nécessaire pour lutter avec énergie contre la maladie.
Le jour le plus heureux du voyage fut à coup sûr celui où
il ramena à Beaurepaire son frère convalescent.
   Rentré à Grenoble, Hugues Berthin reprit sa vie
 ordinaire, un peu moins avocat, mais bien plus artiste que
par le passé. La Société des Beaux-Arts de cette ville le
choisit à cette époque pour son secrétaire..
   Par quel hasard cet artiste rêveur, ce lettré si fin et si
délicat, s'éprit-il alors d'une passion subite pour l'éco-
nomie politique ? Nous l'ignorons. Toujours est-il que
tout à coup il délaissa Horace et Janin, Gautier et Virgile,
pour compulser Bastiat, Michel Chevalier, et divers autres
économistes, et produisit une brochure intitulée : La Terre
et l'Impôt (1). Ce fut la seule. Le poète retourna bien vite
à ses montagnes et à leurs sapins, à ses prairies et à leurs
fleurs.
   En 1870, il songea à se présenter au Conseil général
où, durant si longtemps, son père avait occupé une place
remarquable. M. Pétetin, sénateur, directeur de l'Impri-
merie impériale, représentait alors le canton de Beaurepaire.
Comme bien des gens à cette époque, sans être hostile au
gouvernement dé l'Empire, Hugues Berthin appartenait au
parti libéral. Il voulait maintenir ce qui était, mais demandait
des améliorations pour l'avenir, également ennemi de
l'opposition quand même et de l'omnipotence personnelle.


  (i) La Terre ei l'Impôt, Paris, Demu, 1869.