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ÉTUDES ÉTYMOLOGIQUES LES AFFANEURS Au nombre des plus anciennes corporations de la ville de Lyon, on comptait celle des affaneurs. Les étymolo- gistes ont avancé plusieurs opinions pour chercher à expliquer la valeur de ce terme, Si quelques-uns se sont tenus dans une prudente neutralité, la plupart néanmoins sont d'accord pour voir dans cette expression l'équivalent de travailler avee effort, se mettre hors d'haleine, gagner avec peine, quel que soit le genre de travail auquel on se livre corporellement. On trouve dans Ducange : affanere, affaner pro travail- ler ; affanagium (merces opérants debetu) ; affanare (mani- bus operari) ; affanator (operarius), que ce glossateur traduit en français par manœuvre. En provençal, en languedocien, en italien, en espa- gnol et dans nos patois du bassin du Rhône, ce mot se rencontre avec le même sens , mais avec la désinence particulière à chacun de ces divers dialectes. Que de fois avons-nous entendu cette exclamation sortir de la bouche de nos paysans: Ah! dye, l'aïben affanâ (je l'ai gagné avec peine) ; et nos enfants, les gones de Lyon, ne disent-ils pas encore : Il faut luf faire affaner cette paume, cettegobille, cette toupie, etc. (pour: il ne l'aura pas sans efforts, sans ennuis, sans peine). Or, l'ancienne corporation des affaneurs est représentée aujourd'hui par celle des porte-faix, des crocheteurs, des commissionnair es.