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422                     LE THÉÂTRE A LYON
sombres et pathétiques, aux Roméo, aux Hamlet, aux
Gabrielle de Vergy ; et la plus grande partie de plaisir
est pour elles d'aller s'évanouir à ces drames où le
cœur est délicieusement navré par des angoisses terri-
bles qui sont le charme du sentiment (1). »
   Le sieur Breton fut remplacé, a la direction du théâ-
tre, en octobre 1761, par une médiocrité de la pire es-
pèce, un sieur Rosimond (2), qui par, bonheur, ne garda
cette charge que trois années. On lui fit donner sa démis-
sion au mois d'avril 1764, et l'année théâtrale recom-
mença sous l'administration de MmeDestouches-Lobreau,
femme de tête, qui avait été directrice du théâtre de Bor-
deaux et qui jouissait déjà de la sympathie du public
lyonnais.


aussitôt qu'elle le voit, en lui montrant, sous les arbres, l'écharpe
d'Orphée ensanglantée. Il connaît la fureur de ces femmes et ne
doute plus de la mort de son cher Orphée, Il fait délier la princi-
pale Bacchante, lui promet justice et envoie les Faunes chercher
ses compagnes. Leur terreur est l'aveu de leur crime ; elles se
jettent à genoux, mais elles ne fléchissent point le Dieu irrité qui
les attache à la terre et les change en arbres. Les jeunes Faunes,
consternés de cette métamorphose, demandent grâce pour elles et
apaisent insensiblement la colère du dieu qui rend aux Bacchan-
tes leur premier être et leurs premiers charmes. Celles-ci, de con-
cert avec les Faunes, exécutent alors les Fêtes de Baochus pour
le remercier ; et ces Fêtes se terminent par une Contredanse géné-
rale qui finit par la marche de Bacchus, qui remonte la montagne
avec sa suite et tous les attributs préparés pour la Fête.
  « Ce ballet rempli de feu, de génie et d'action, et qui a été donné
avec l'appareil et la précision de la plus belle exécution, justifie le
cas qne l'on fait des talents de l'auteur (Affiches de Lyon, 6 mai
1761). »
  (1) La femme au dim-huitième siècle, par Edmond et Jules de
Goncourt, 1 vol. in-18, p. 440.
  (2) Archiv. manuscr. de la Ville de Lyon, série DD. Théâtre. —      •
Corresp. de M " Lobreau avec M. de la Verpillière, prévôt des
                â„¢
marchands.