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386 NOTICE SUR PAUL EYMARD à la mode aujourd'hui, et même pour les maris tels que notre civilisation les a faits en général. Nous n'osons dire que l'auteur fût déjà , dans ce pre- mier ouvrage, en parfaite possession de sa plume et de son sujet ; mais tel qu'il est, son livre moral, gai, léger, est bon à lire. Il donne des esquisses plutôt que des ta- bleaux, des silhouettes plutôt que des peintures; il ne fera oublier ni Alphonse Karr, ni Michelet ; cependant, nous croyons qu'on peut instruire, plaire et intéresser à côté de ces illustres écrivains et c'est à quoi l'auteur a parfai- tement réussi. Qu'on en juge par ces courtes citations ; « Nous ne saurions trop connaître nos maîtres, dit Mrae Isabine de Myra, dans son avant-propos, ne fût-ce que pour les servir mieux et avec plus de discernement. » Méfiez-vous ; Mme Isabine de Myra fait patte de ve- lours, mais elle égratigne fort bien. Ceux qu'elle appelle ses maîtres, seraient très-honorés d'être ses esclaves; elle y compte et voyez comme elle badine avec eux : « Si la nature nous a refusé la force, elle nous a, par compensation, donné la finesse, le tact, choses dont beaucoup d'hommes sont dépourvus...» « La force du taureau ne renverse pas toujours les obstacles, tandis que la finesse du renard les surmonte presque constamment...» « La vanité, chez l'homme, est un défaut bien moins farouche et bien plus maniable que l'orgueil ; il tient un peu de l'enfantillage; car entre l'enfant fier d'un vête- ment et l'homme dont l'élégance est un souci, la différence n'est pas appréciable ; aussi l'orgueilleux est-il rarement bon, tandis que le vaniteux l'est presque toujours. » p. 15. « Les hommes font l'amour pour eux seuls et nous