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NOTICE SUR PAUL ETMARD 375 mandé le bonheur à la science, et la fortune à l'industrie; à la philosophie moderne, aux systèmes nouvellement créés, la connaissance des grands mystères de l'huma- nité, puis était revenu tranquillement aux anciennes croyances, au culte de la famille, au travail régulier et quotidien, monotone, mais calme et sûr, et des théories politiques les plus avancées, aux formules pratiques, aux vieux usages tels que les siècles les ont suivis jusqu'à ce jour. Mais d3 ces voyages à travers les systèmes, de ces excursions dans le domaine de la science ou de l'art, il avait rapporté, avec les connaissances les plus variées, une grande tolérance pour les opinions d'autrui, une ex- trême bienveillance, une bonté gracieuse qu'une pointe de malice empêchait de dégénérer en fadeur, et un esprit souple et primesautier qui le faisait rechercher de tous ceux qui l'avaient une fois connu. Sa jeunesse avait été heureuse et douce, son berceau avait été entouré de tendresse et de soins et,dès ses pre- miers pas, il avait pu s'élancer, sans périls et sans obs- tacles, à travers les sentiers fleuris de la vie. Né à Lyon, le 10 août 1802, Paul Eymard avait vure- naitre, dans notre ville, le commerce et l'industrie. Avec le'calme et la sécurité, Lyon avait retrouvé son élan commercial et le génie de ses enfants lui avait rendu s'on opulente prospérité. Le jeune Paul appartenait à une famille renommée de négociants ; son grand-père était marchand-fabricant de soieries ; son père, qui avait suivi la même carrière, reçut, en 1806, de Napoléon l ef , une médaille d'argent appelée de progrès ; la voie était toute tracée et, pour le jeune enfant, rien ne fut plus simple que de suivre de si honorables traditions. Pès qu'il fut en âge d'étudier sérieusement, il fut mis