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362                      LE THÉÂTRE A LYON
tection du duc de Villeroy et sous la direction du prévôt
des Marchands (1). -
   Tandis que le public subissait l'attrait de cette nou-
veauté, l'opéra battait de l'aile. Mademoiselle Desmarets
se soutint quelque temps par les générosités et les sacri-
fices de Camille Perrichon, prévôt des Marchanda, chez
qui Louis Racine, alors directeur général des gabelles
de Lyon, faisait des lectures de son poème de la Relï-
gion(2).
   Mais cette femme n'avait ni le talent ni l'ordre néces-
saires à une semblable entreprise. Elle faisait trop de
dépenses pour sa table et ses plaisirs. Sa retraite, deve-
nue imminente, eut lieu vers 1735 ; elle laissa la direc-
tion en fort mauvais état (3).
   Maillefer, qui lui succéda, ne fut guère plus heureux au
point de vue commercial. Il voulut soutenir l'opéra pen-
dant plusieurs années dans la plus grande magnificence,
quoiqu'il sût fort bien « qu'un opéra ne pouvait pas se
soutenir dans la province sans être à la charge de ceux
qui s'en mêleraient. (4) »
   Du moins, ce directeur comprit ses fonctions en véri-
table artiste et sacrifia son intérêt personnel à celui du
public. Pendant les années qui s'écoulèrent de 1738 à


   (1) Lyon ancien et moderne, T. II, Grand-Théâtre. — Fragments sur
Lyon, par M. Morel de Voleine: Revue du Lyonnais, T. XIX, 38 série,
février 1875,                                                 ,
   (%) Louis Racine avait épousé, en avril 1728, une Lyonnaise, Marie
Presle, fille de Pierre Presle, seigneur de Cussieu et d'tïnias, secrétaire
du roi et échevin en 1710. Racine quitta Lyon en 1732 pour aller exer-
cer les mêmes fonctions à Soissons. Il fut reçu comme associé de l'Aca-
démie de notre ville.
   (3) Archives de la ville de Lyon, série DD. Théâtre, Projet pour
l'établissement du spectacle de Lyon. Observations des actionnaires.
   (4) Idem,