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LE THÉÂTRE A LYON 363 1745, notre Opéra donna tout le répertoire de l'Opéra de Paris. L'académie royale de musique joua, en 1739, le Ballet de la Paix et le Ballet des Sens, Issé, pastorale héroïque, Jephté, Omphale, de Lamothe et Destouches, Vénus et Adonis (1). Cette année-là , le président de Brosses, dilettante en toutes choses, passant à Lyon pour se rendre en Italie, se montra très-satisfait de la salle de l'Opéra, des chan- teurs et des danseuses. Mais là comme à Aix, où les femmes étaient absorbées par le jeu, comme à Avignon et a Marseille, l'indifférence du vrai public était encore bien grande (2). Au nombre des opéras-ballets qui furent exécutés à Lyon sous la direction de Maillefer, il faut citer Tancrè- de, de l'académicien Danchet, les Fêtes grecques tt ro- maines, ballet héroïque, Ajax, Amadis de Grèce, les Amours de Protée, Armide., Hypermnestre, Philomèle, Hippolyte et Aride, de Rameau, le ballet des Romans et les Amours de Ragonde (3). Maillefer, ruiné par les frais considérables qu'avait • entraînés l'exécution d'un répertoire si varié, fut rempla- cé, en 1745, par Jean Monnet, homme d'esprit, presque Lyonnais de naissance (4), auteur de plusieurs ouvrages, éditeur de TAnthologie Française, qui avait été déjà di- recteur de l'Opéra-comique à Paris, en 1743, et qui le fut de nouveau en 4752, après son court séjour a Lyon. Per- suadé qu'il ne pourrait se soutenir uniquement par l'opé- ra, Monnet y joignit six ou sept bons sujets~pour jouer, (1) Répertoire lyonnais (BiMioth. Coste). (2) L'Italie il y a cent ans ou Lettres écrites d'Italie. Paris, 1836,1.1"', p. 3,28, 38. (3) Répert lyonnais. < (4) Né à Condrieu (Rhône), il mourut à Paris en 1785.