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                    DE LA BIBLIOTHÈQUE DB LYON                           341
 ces livres sont de toile, les autres de joncs du Nil (1) parce
 qu'il y a des filaments. Il y en a qui ont opinion que ce sont
 de petites pièces de bois collées et rapportées l'une à l'autre.
Tant il y a que c'est chose vénérable et digne d'être conser-
vée pour la révérence de l'antiquité. »
   Symphorien Champier paraît avoir vu aussi dans le trésor
de Saint-Jean des manuscrits sur écorces d'arbres, car on lit
dans le Miroir historial des sacrées antiquitez et nobles sin-
gularitez du très-illustre Chapitre de Lyon, par La Mure :
« Au rapport de Pierrecham (Champier) les archives de ce
noble Chapitre sont trouvés dépositaires d'un vieux volume,
en manuscript grec sur del'écorce, contenant les psaumes,
les hymnes et tout le reste de l'Office, à la façon qu'il estoit
célébré en l'église d'Asie et tout tel que l'on croit que saint
Polycarpe, disciple de saint Jean l'Evangéliste, le remit au
glorieux saint Pothin, premier évoque de Lion, l'un de ses
principaux disciples. »

    (1) Le papier formé des enveloppes ou filaments de joncs qui
 croissaient sur les bords du. Nil, appliqués le? uns sur les.autres, à
 contre-fibre, était mis sous une presse, poli avec de l'ivoire, frotté
 souvent avec de l'huile de cèdre, pour le rendre plus incorruptible.
 Memphis se distingua dans l'art de le préparer. Il en existait dans
 la Bibliothèque Ambrosienne de Milan qui ont été apportés ensuite
 à la Bibliothèque nationale de Paris. C'était la traduction latine de
 quelques livres des antiquités judaïques de Flavius Joseph, par
 Ruffin. (Delandine. Esâai historique sur les manuscrits, p . 37.)
    Ces manuscrits provenaient-ils de l'Isle-Barbe ? On ne saurait
 l'affirmer, mais nous savons par Le Laboureur, en ses Masures de
 l'Isle-Barbe, p . 16, que « l'archevêque d'Albon, en temps de paix,
 combattait dans son cabinet contre les vers et les teignes qui ron-
-geaient impunément les rares et précieux manuscrits dont Charle-
 magne avait enrichi le monastère de l'Isle pour les ^purger des désor-
 dres dont ces livres ne sont pas toujours exempts. Voilà les diver-
 tissements de notre prélat pendant les beaux jours de la paix, des-
 quels et de la riche bibliothèque qu'il amassa à grands frais et qui
 Se conserve encore aujourd'hui au Château d'Avenges, près ! B-iilly, en
 Lyonnois, il est aisé de conjecturer combien il aimoit les bons livres
 et les lettres. Mais il n'aimoit pas les livres infectés d'hérésies ; il fit
 une exacte recherche des livres huguenots et, en ayant ramassé
 tout aultant qu'il put, il les Apporter et brûler le long d'e.la Saône,
 du côté de la nie Mercière, et jeter les cendres.dan* le courant de.ce
  fleuve, pour en abolir la mémoire. »