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340 LES MANUSCRITS
tare sans une bibliothèque était comme un camp sans forti-
fications. « Claustrum sine armario, quasi campum sine
armentario.» On s'est donc appliqué dans chaque maison
religieuse à former l'écriture des jeunes moines et des clercs
et à leur faire transcrire les œuvres des Pères de l'Eglise,
les Bibles, des traités de l'Ars predicandi, les Themata ser-
monum, les Loei communes sermoniim, espèces de 'manuels
à l'usage des moines, les Àntiphonaires, les Concordances
des Pères, les Collectanea, les Excerpta de la vie des Saints,
ou même les classiques païens, car « les cloîtres ont sauvé
de la destruction de l'empire romain et de la barbarie ce
qu'il a été possible des productions savantes de l'antiquité.»
(Coupé de l'Oise, discours à la Convention, 3 pluviôse, an II.)
Outre les manuscrits sur vélin et sur papier, la cathédra-
le de Lyon aurait possédé un ou plusieurs manuscrits écrits
sur des écorces d'arbres, si nous en croyons Paradin. Cet
auteur dit, Ã ce sujet, dans son Histoire de Lyon, p. 103 :
« En l'église Saint-Jean se trouvent certains livres fort
rares et fort anciens, escrits en écorce d'arbre, dont l'un est
lisible et contient un commentaire sur les Psalmes. L'autre
qui n'est relié, ains lacéré et imperfect, est escrit en carac-
tères antiques et qui bonnement ne se peuvent lire. (Com-
bien que la lettre ne soit belle et nette) et semble à plusieurs
qui ne sont.stylés.à tels caractères que ce soit lettre grec-
que ; mais véritablement ce sont lettres latines, dont la
forme est dissemblable aux nostres, pour la diversité des
caractères qui font que quelque bon esprit que ce soit, il lui
seroit malaisé d'en lire une page en huict jours. À la vérité,
ce sont des œuvres à 'Avitus, archevêque de Vienne, qui
florissait environ l'an 520. Il y a plusieurs autres traités
monstrant manifestement que. ce sont des œuvres NAlcinius
Avitus, insigne théologien et excellent poète, lequel est nom-
mé en l'un d'iceulx livres en une épître de laquelle ce titre
est Avitus, episcopus papœ Constantinopolitano.
« Il y a aussi une homélie prononcée par un grand sei-
gneur de Lyon, nommé Sigistricus Aucuns ont estimé que