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                     VH POEME CHINOIS                     231
   comprend 64 traits. Ces traits élémentaires, avec lesquels
  on compose les caractères, sont au nombre de. neuf, et les
  radicaux qui en sont le produit, ont été limités au nombre
  de 214; Goncalois les avait même réduits à un nombre
  moins considérable, mais son système n'a pas prévalu.
  C'est donc avec ces 9 traits élémentaires et avec les 214
  radicaux, clefs ou racines que l'on forme, à volonté,
  comme dans les langues occidentales, avec des lettres,
  tous les mots de la lang'ue écrite et parlée de la Chine.
     Entrons maintenant dans le vif de notre exposition de
 l'œuvre dramatique et poétique du style ancien Kou-wen,
 traduit par le savant M. d'Hervey. L'auteur de ce poème
 intitulé le Li-sao fut Kiu-ywen, parent et ministre d'un
 roi de Tsou, appelé Hoaï-wang, dont les états compre-
 naient à peu près le pays de Hou-Knany, territoire formé
 des deux provinces actuelles du Hon-non et àuHou-pé.
 Ce souverain avait pour voisin les rois de Tsin, de Wou,
 de ffoeï et de Tsi, dont les états faisaient partie des pro-
 vinces actuelles du Shen si, du Kiang-sou, du Shan-si et
 du Shan-tong, avec lesquels Hoaï-wang s'était engagé
 dans une politique dangereuse, malgré les sages remon-
 trances de son ministre Kiu-Ywen.
    Le roi de Tsou, étant devenu victime des embûches de
 ses ennemis, fut remplacé par son fils, jeune et sans expé-
 rience. Kiu-ywen, malgré son dévouement et son désin-
téressement, ne tarda pas à tomber en disgrâce, à la suite
des calomnies inventées contre lui par les courtisans mé-
prisables du jeune prince. Après de nombreuses persécu-
tions, il composa son poème du Li-sao, et après avoir
terminé ses chants, empreints de ses douleurs et de ses
lamentations, il fut se précipiter et se noya, malgré tous
les secours, dans le Mi~lo, un des affluents du neuve bleu,
 Yang-tse-Kiang, fils de l'océan.
    La mort de ce ministre fut un deuil public. Les calami-
tés, qui fondirent sur le royaume de Tsou, confirmèrent
les prédictions de Kiu-ywen et rendirent sa mémoire popu-
laire et vénérée. Aujourd'hui encore, après plus de 2,000
ans, la tradition n'est pas éteinte. L'aniversairede ce dou-
loureux événement est célébré par toute la population bate-
lière, sur tout le cours du grand fleuve, principalement des
limites du Kiang-nan à celles du Ssé-tchwen, Autant on ho-
nore la sainte vierg-e chinoise Kivan-yn, protectrice des
femmes et des enfants, autant on vénère Kiu-ynen, le con-