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                     TJN POEME CHINOIS                   229
 la Chine, déjà en décadence, déchirée par les sanglantes
 rivalités des grands feudataires de l'empire, s'épuisait
 dans une guerre intestine, sans trêve, qui devait amener
 fatalement le despotisme unitaire de l'empereur Tsin-
 Shi-Boang, le constructeur de la grande muraille, l'incen-
 diaire des livres, l'ennemi de la presse et des lettres. Que
 d'enseignements nous a laissés la Chine, aux différents
 points de vue de la politique, de l'histoire, de la géogra-
 phie, et même de la littérature ! x
    Mais, avant d'entrer en matière, au sujet de l'œuvre
 chinoise en question et de la traduction française, expli-
 quons brièvement, d'après M. Louis Rocher, ce qu'est la
langue chinoise, et, sous quelles formes elle se présente
généralement. On y distingue quatre styles principaux,
bien distincts les uns des autres, ainsi qu'il suit:
    <1° Le style antique Kou-wenou langue savante, qui
n'est plus intelligible qu'avec le secours des commentaires :
c'est lui qui nous occupera dans l'analyse que nous allons
donner du Li-sao.
   "2° Le style littéraire, Wen-tchang, ou langue écrite,
qui forme toute la littérature moderne ; nous avons essa-
yé, dans le temps, d'en donner une idée, d'après la tra-
duction de M. d'Hervey des poésies de l'époque des Tang.
   3° Le style vulgaire ou usuel, Kwan~hoa, langue,mo-
derne ou des mandarins, qui sert à traduire les deux au-
tres styles précédents. C'est le langage de la conversation,
entre gens bien élevés, le style des compositions légères
ou destinées à être lues à haute voix, des r o -
mans, des nouvelles, des pièces de théâtre, des journaux,
des sciences exactes et naturelles, de la géographie, de
l'histoire, des commentaires des Å“uvres anciennes. C'est
la langue principalement employée, dans le Kiang-nan et
dans le Hou-Kivang, provinces où la cour a résidé, pen-
dant longtemps, > avant d'aller à Pékin.
   4° Les dialectes locaux, Hiang^-tan, patois de localités
diverses, où les termes et la prononciation ne sont que
des variantes et des suites de la corruption de la langue
usuelle, produits mélangés quelquefois avec d'autres idio-
mes étrangers. Ces différents styles, ainsi que d'autres
formes plus usuelles, sont exprimés en caractères chinois,
plus ou moinsclassiques, car, dans l'écriture des dialectes
locaux, en géographie et en sciences naturelles, il s'est
introduit'de nombreux caractères vulgaires, qu'onne peut