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                      UNE FEMME MUR^E                •   243

 faire leurs adieux et tous s'éloignèrent sans revoir Gas-
pard de Mornieux.
    Emma désolée, faisant retentir son sifflet d'argent, vou-
lut aller prendre l'air, appuyée sur le bras d'une de ses
femmes, tandis que Gabrielle accompagnait les seigneurs,
hôtes du manoir, jusqu'à la cour d'honneur.
   La comtesse fut conduite sur la terrasse où le barba-
re chevalier assistait aux dernières convulsions des cou-
pables.
   — Venez, madame, lui dit-il, venez voir, comme
votre époux sait punir le vol et la rapine.
   Au même instant, Emma vit les trois suppliciés, qui
s'agitaient encore. Une foule stupide applaudissait sous
les murs du château.
   Emma poussa un faible cri et tomba évanouie dans les
bras de ses femmes.
   — Emportez la comtesse dans son appartement, dit
Gaspard, et que ma fille se rende incontinent auprès
d'elle.

                             V
                TRISTESSE ET CONSOLATION.

  En revenant à elle, la jeune comtesse, troublée par les
adieux de son père et par la vue des suppliciés, se trouva
dans les bras de Gabrielle. — Mon père, exclama-t-elle,
mon père, je veux revoir mon père, où est-il ? Une des
femmes répondit qu'elle venait d'apercevoir les trois sei-
gneurs de la Roche cheminant dans la plaine sur leurs
coursiers avec leurs écuyers. — Je n'ai donc plus que
vous, ma chère Gabrielle, pour me défendre et pour m'ai-
mer, dit Emma en la pressant sur son cœur.
  Ses jours passèrent tristement. Gaspard qui n'aimait
que la guerre, s'ennuyait du repos. Il reconnut bientôt