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202 DE ROANNE A LA. PRUGNE tant de foyers, depuis l'âge de pierre jusqu'aux temps romains, auront fait donner au pays le nom de Prunhia, (de prima, braise, fournaise, prunus). — Ah ! dit le chimiste, voilà que vous faites de l'éty- mologie. — Eh ! oui, mon brave ami; je vais vous prouver que vos mines ont été connues des anciens, bien qu'on n'ait pas encore retrouvé les anciennes galeries, les travaux d'extraction, les déblais anciens; et que ces mines ont été si bien oubliées ensuite, si bien perdues, que nulle mé- moire n'en est restée et qu'en toute justice notre homme de fer Saint-André en est bien l'inventeur, je le dis homme de fer, parce qu'il était forgeron et qu'il a le cœur de bonne trempe. Enfant de ces montagnes, il a remarqué sur la lande déserte, et au revers du village Charrier, les crist iux étincelants, les pyrites éblouissantes qui fascinent ses regards ; il a ouï dire que des trésors immenses sont enfouis dans les flancs du Châtelard ; le minerai est de l'or! Le maréchal-ferrant le jette au brasier de sa forge, vingt fois il attise le feu et, penché sur son œuvre, il tire le soufflet pendant vingt heures ; pendant vingt ans il fait des recherches, creuse des puits de sonde, brise le roc ; on rit autour de lui, on le tarabuste ; il travaille ; le métier se gâte, les clients s'en vont, il creuse le jour, la nuit au clair de lune.La misère menace, il oublie faim et soif ; le vent est âpre dans la vallée ; il creuse, il a trouvé ! C'est une mine de cuivre ! une richesse ! Gloire à l'inventeur ! On veut lui acheter sa découverte; on abuse de sa simplicité enthousiaste ; les compagnies s'élèvent contre les compagnies; on exploite le minerai et la situa- tion aussi. Saint-André, brave et plus expérimenté, tra- vaille encore, et lui, l'ouvrier bafoué, méprisé, se frappe