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DE ROANNE A LA PRUGNE 203 le front; il connaît les meilleurs gisements, il larde son discours de termes techniques saisis au vol ; on rit ; il persiste, entasse échantillons sur échantillons,; tout le quartier de Ratigny est cristallisé ! lui, Saint-André, des mines de la Prugne, est le seul, le moderne inven- teur ! Quand on démolit la vieille église, sous un des quatre piliers qui soutenaient le transept, on trouva une fosse profonde, de forme arrondie, remplie de scories, de charbons et de cendres, voire de morceaux de minerai de cuivre qu'un feu insuffisant n'avait pas réduits ; ce mi- nerai n'offre pas l'aspect de celui de Charrier et des gi- sements actuellement connus, mais ce n'est point non plus une bavure de hronze ou de cuivre provenant par exemple de la fonte d'une cloche ; c'est bel et bien une preuve matérielle de l'exploitation antique du cuivre, puisque la vieille église datait, au moins dans cette partie, du onzième siècle. Nous possédons un énorme marteau- hache à deux têtes élargies, en porphyre roulé, muni d'un sillon médian, creusé et poli par l'usage, pour re- cevoir le lien d'écorce ou de cuir qui le rattachait à son manche; de pareils outils se trouvent abondamment dans les mines.de cuivre des anciens temps (dans l'Ohio, en Amérique et en Espagne). De plus, au Châtelard, on rencontre des scories de cuivre, et d'autres plus ferru- gineuses aux murs Fontbelle. Voilà certes bien des preuves, et nous pouvons prédire qu'on finira par ren- contrer les anciennes galeries. Nous savons qu'au ter- ritoire de Ratigny, au revers nord, il y a des excavations maintenant comblées, des vestiges de maisons; c'est de ce côté sans doute que devront porter les recherches ; déjà le hasard y a livré une magnifique hache de grès poli, etc.