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JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS 199 Le roi va à Rambouillet, il revient à Versailles, il court le cerf. La reine va à la messe et à vêpres et a bien de la peine à avoir tous les jours la partie de quadrille, car il y a bien long-temps qu'il n'est plus question de lans- quenet, Paris est stérile pour les nouveautés. La plupart des femmes est à la campagne, et peut-il y avoir des nouvelles intéressantes sans leur secours ? Le théâtre est bien froid, surtout dans un temps où pres- que toutes les nouveautés de ce genre sont aussi mépri- sables que la décadence du goût nous les promet. On joue par exemple à la Comédie Française une pièce nouvelle de M. Le Franc : Les Adieux de Mars, que lés comédiens français avaient refusée et qui est une vraie pièce de foire. La tragédie ftAbensaid vient de fournir une parodie : le Droit du Seigneur, qui passe pour être extrêmement jo- lie ; elle est de Fuzelier ; on la joue à la foire Saint-Lau- rent et à rOpéra-Comique. La Salé (1) estrevenued'Angleterreaussi mécontente des Angiais qu'elle l'était de nous quand elle partit. Voici une épigramme qui la peint au naturel: Mistris Salé toujours errante Et qui vit toujours mécontente, Sourde encor du bruit des sifflets, Le cœur gros, la bourse légère, Revient maudissant les Anglais Comme en partant pour l'Angleterre, Elle maudissoit les Français. On ne sait encore si elle dansera à l'Opéra, et le public témoigne là dessus une impatience qui lui fait honneur. (1) Excellante danseuse ; elle retourna en 1741 en Anglaterre. Voltaire lui a adressé des ver».