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172 PIERRES A ÉCUELLES ET A BASSINS Malgré cela, il est difficile, avec un peu d'attention, de se méprendre sur l'authenticité de certaines sculptures, leurs cavités en effet ne proviennent que de la disparition de quelque noyau, d'une concrétion, d'un fossile globu- leux ou d'une géode. En revanche, l'authenticité est à peu près certaine lorsque les écueiles présentent un certain groupement régulier, spécialement lorsqu'elles sont associées sur la même pierre avec d'autres signes tels que des annea-ax concentriques qui ne peuvent être l'effet de la décompo- sition, à plus forte raison lorsque certaines écueiles sont entourées d'un ou de plusieurs cercles sculptés. Ces anneaux, très-commuus en Angleterre, ne sont pas complètement étrangers à la Suisse. Ces cercles rap- pellent, à bien des égards, ceux qu'on retrouve si souvent reproduits comme ornements sur les armes, les usten- siles, les parures et la poterie de l'âge de bronze. A l'occasion de ces nouvelles découvertes, la question de la signification des écueiles s'est de nouveau posée. Abandonnant l'idée de réceptacles pour le sang des vic- times, ,on en était arrivé, de certain côté, à envisager tous les signes archaïques, et par conséquent aussi les écueiles comme de simples décorations. Les uns ont voulu y voir des espèces de pierres milliaires, une écri- ture alphabétique ou une épigraphie quelconque, d'autres môme l'imitation de certaines constellations de la voûte céleste. Mais, se demande M. Desor, si les écueiles de nos blocs erratiques ne sont ni des ornements, ni des bor- nages, ni des hiéroglyphes, ni de simples fantaisies, pro- duit de l'oisiveté des pâtres, que sfgnifiaient-elles donc ? Nous pensons avec M. le docteur Keller qu'elles avaient pour but essentiel de marquer d'un signe indélébile cer-