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PIERRES A ÉCUELLES ET A BASSINS 171 c'est à ces mêmes monuments que se rapportent en partie les édits mérovingiens proscrivant, sous* des peines très- sévères, la fréquentation et l'adoration des pierres. M. le docteur Ferdinand Keller est le premier qui a traité la question des pierres h écuelles. « Ce qui distingue, dit-il, les pierres à écuelles des autres blocs erratiques, c'est d'être pourvues d'un certain nombre de cavités circulaires, creusées d'ordinaire à leur surface supérieure et mesurant de 3 à \ 5 centimètres de diamètre et 15 à 45 centimèt. de profondeur. Ces cavités ont en général peu d'apparence, et celui qui ne se doute pas de leur signification les prend, au premier abord, pour des effets de la désagrégation. Mais lorsqu'un ob- servateur familier avec les reliques des temps passés vient à découvrir sous la masse séculaire d'un bloc perché au sommet d'une colline un certain nombre de ces cavités, il ne doute plus que ce bloc, malgré son apparence fruste, ne rentre dans la catégorie des monuments des plus an- ciens âges. » Le nombre des écuelles d'un même bloc est très-va- riable ; parfois il n'y en a que 2 ou 3, d'autrefois on en compte W, jusqu'à 60, de façon que toute sa surface, ainsi que les bords et les saillies, en sont garnis. L'inté- rieur des écuelles n'est parfaitement lisse que dans les exemplaires bien conservés, mais même lorsqu'elles ont perdu leur régularité, on constate encore l'intention de les rendre aussi régulières et aussi propres que le permet- tait la nature de la pierre et les instruments dont dispo- saient les sculpteurs primitifs. Parfois les écuelles sont combinées avec d'autres inci- sions. Ce sont ou bienjles gouttières qui réunissent deux écuelles de manière à leur donner l'apparence d'une em- preinte de pied, ou bien des cannelures qui partent d'une écuelle pour gagner le bord du bloc,