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 170           P I E R R E S A ÉCUELLES ET A BASSINS

 vail des hommes, et on n'a pas trouvé jusqu'ici, ni dans
 leurs fondements, ni dans leur voisinage immédiat, aucun
 indice d'incinération, ni d'inhumation, comme c'est par-
 fois le cas des menhirs ou pierres levées. Ils sont restés
 à la place où les ont jadis déposés les anciens glaciers
 des Alpes, sans avoir subi aucun déplacement dans le
 cours des âges, ni aucune altération autre que les cavités
 qui ont été creusées à leur surface.
' En étudiant ces blocs à écuelles, on a été amené à sup-
 poser que leurs écuelles avaient joué aussi un rôle dans
 les rites religieux, mais il est à remarquer que si telle
 avait été leur destination, si elles avaient réellement
  servi de réceptacles pour recueillir le sang des victimes,
  elles seraient placées de manière à retenir ce sang v l).
  Dans cette hypothèse, elles ne devraient se trouver que
  sur des surfaces horizontales, mais il en existe aussi sur
  le côté des blocs, sur les parois verticales de rochers, par-
  fois à une hauteur assez considérable et qui, par con-
  séquent, sont incompatibles avec l'idée d'autels.
     Est-ce à dire, se demande M. Desor, que les écuelles et
  les pierres qui les portent n'ont aucune signification?
  Loin de là. Il est à peu près certain, aV contraire, qu'elles
  ont été, de fort ancienne date, l'objet de l'attention et de
  la vénération publiques. La superstition et les légendes
  qui s'y rattachent en font foi. Il est probable aussi que


    (l) M. Mahé, chanoine de la cathédrale de Vannes, dans son
 Essai sur tes antiquités du Morbihan, page 10», émet l'avis sui-
 vant sur un bloc dont la partie supérieure offre seize ou dix-sept
 cavités et diverses rigoles : « Après avoir bouché, dit-il, avec do la
 cire-, les extrémités des petits canaux, le druide répandait dans les
 seize bassins autant d'espèces de liqueurs, telles que de l'eau, du
 lait, du sang des victimes, et après que les génies avaient humé les
 espèces de libations qui étaient à leur goût, on débouchait les ri-
 goles pour laisser couler les liqueurs sur la terre. »