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            PIERRES A ÉCUELLES ET A BASSINS             169

   En Angleterre, et en particulier dans le Northumber-
land les écuelles sont très-abondantes et on en signale dans
toutes les provinces qui ont conservé des traces del'époque
préhistorique; on les rencontre sur-les blocs erratiques et
sur les dolmiens et les menhirs ; presque partout elles sont
associées à d'autres signes et tatouages. Le résultat le
plus significatif de l'étude de ces signes archaïques, c'est
leur fréquence sur les monuments mégalithiques, et il est
évident que les mêmes mains qui ont érigé ces monuments,
y ont sculpté aussi les écuelles et les autres signes qui s'y
trouvent.
   Parfois aussi au nord de l'Ecosse onrencontre des sculp-
tures semblables sur les parois des rochers.
   Si la Bretagne est la terre classique des tatouages et des
sculptures, perfectionnées et compliquées, telles qu'on les-
observe avec étonnement sur les dalles des grands dol-
mens, il faut reconnaître qu'elle est assez pauvre en pier-
res à écuelles. Elles se bornent à celles qu'on trouve dans
l'une des chambres du tumulus du mont Saint-Michel à
Carnac. Les ornements en forme d'anneaux sont nom-
breux, on y constate des cercles ou disques excentriques,
des lignes cintrées, des feuilles de fougères. La plus
grande partie de ces sculptures est d'un travail plus per-
fectionné, aussi les envisage-t-on comme plus récentes
que les écuelles et les simples anneaux.
   Des écuelles se sont rencontrées, il est vrai, sur les
tables ou couvercles des dolmens de la Bretagne et de
l'Ecosse, et on les a considérées comme étant destinées à
recevoir le sang des victimes qu'on y sacrifiait et avec
lequel le prêtre aspergeait la foule assemblée. Il n'en est
pas de même des blocs à écuelles de la Suisse ou d'ailleurs.
Ge ne sont pas des autels ou des mausolées. Ils n'ont pas
été transportés dans les lieux qu'ils occupent par le tra-