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              PIERRES A ÉCUELLES ET A BASSINS                     165

 née ou dans les îles Canaries et qui a laissé de si belles
 empreintes à nos portes, à Meximieux, s'abaisse progres-
 sivement, sans produire cependant un froid excessif. La
 Faune et la Flore disparaissent ; les neiges et les frimas
 couvrent la terra naguère si luxuriante ; .de gigan-
 tesques glaciers se forment sur les cîmes des Alpes ;
 ces montagnes de glace, obéissant aux lois qui leur sont
 propres, s'avancent bientôt dans les vallées, les comblent
 de leurs masses, en se frayant un passag'e à travers les
roches qu'elles arrondissent et qu'elles couvrent de stries et
de cannelures ; des roches de toutes grosseurs se détachent
des cîmes élevées des monts et tombent sur les glaciers
qui les emportent avec eux, comme un géant porterait, sur
ses larges épaules, un fardeau énorme dont le volume et le
poids seraient presque incommensurables. Mais cesmasses
de glace, comme les banquises actuelles qui sortent des
mers polaires et qui se fondent dans les eaux chaudes du
Gulf-Stream, se dissolvent peuàpeu, sous la température
plus douce de nos plaines. En disparaissant, elles lais-
sent, comme pour attester leur passage, d'immenses stries
sur les rocs qu'elles ont heurtés, et déposent sur nos mon-
tagnes, un moment submergées par ces immenses fleuves
charriant dans leurs eaux limoneuses tous les débris des
âges précédents, des blocs venus des sommets des monts
les plus lointains.
   Ces temps désastreux où l'ours des cavernes, puis le
renne et le mammouth à la longue crinière, ont succédé
aux mastodontes, le lichen et quelques pauvres her-
bes à la luxuriante Flore des époques antérieures, ont eu
déjà leurs historiens, et vous avez probablement étudié»

  (1) Ce refroidissement fut général et, d'après M. Faisan, les monta
gnes du Beaujolais, comme celles du Jura et des Alpes, eurent leurs
glaciers.