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P I E R R E S A ÉCUEXXES ET A BASSINS 163 der des secrets impénétrables. C'est ainsi que, depuis quelques années seulement, le savant regardant avec plus d'attention les blocs immenses qu'à l'époque quater- naire, les glaciers ont apportés, avec leurs moraines, des sommets du Valais et des Alpes de la Savoie dans nos plaines et déposés même sur la pente de nos collines, y a trouvé la trace de la main de l'homme y inscrivant, en caractères que le temps n'a pu effacer encore, les indices de ses dogmes religieux. Cette nouvelle découverte a redoublé l'ardeur de nos investigateurs des temps préhistoriques, et ils invitent tous les hommes d'étude et de savoir à les seconder dans leurs recherches. C'est sur la prière même de l'un de ces fouilleurs et de ces infatigables pionniers que je viens faire appel à votre savant concours et vous dire : « aidons- les . » Quand, dans les beaux jours que le printemps nous ramène, vos excursions et vos études vous conduiront dans les champs ou dans nos villages, regardez avec une sérieuse attention ces blocs qu'on a appelés erratiques, épars encore dans la campagne (1). Quelques uns de ces blocs ont reçu le nom de blocs à écuelles ou à bassins. Ils sont tous du plus sérieux intérêt pour le géolog-ue et spécialement pour l'historien, car sur ces pierres informes sont tracées par la main des hommes plus d'une page de leurs annales. — Examinez aussi de bien près les assises inférieures des murs de nos plus anciennes églises ou des tours des vieux donjons qui se dressent encore sur nos (1) Quelques-uns, près de Lyon, ont un volume considérable ; ainsi, la Pierre-de-la-Mule-du-Diable^ à Artas, dans le Bas-Dau- pbiné, ne cube pas moins de 600 mètres, et la Pierre-Grise de. Ran- eé, à l'est de Trévoux, mesure plus de 100 mètres cubes, quoiqu'elle ait été déjà exploitée.