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JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS 415 10 mai 1735. M. le duc de Villars a quitté le service pour se con- sacrer entièrement aux muses. Nous sommes dans le temps critique des démissions, voilà ce que produit le mau- vais exemple, Nous avons trois nouveautés; aux trois spectacles, qui ont à peu près le même sort. A l'Opéra, le ballet des Grâces (1), qui n'a pas réussi : la grâce mélancolique a paru un phénomène qui a déplu à tout le monde. La mu- sique en général n'est pas bonne, les ballets admirables, mais le récitatif impatiente. La petite comédie française, qui a pour titre la, Magie de V Amour aurait réussi sans quelques longueurs que l'auteur a promis de retrancher. Pour la comédie italienne qui a pour titre la Mère confidente (2), je ne l'ai pas encore vue. ' J'ai bien eu du chagrin du tour que Mlle Connelle m'a joué et je comptais bien d'en orner vos spectacles, mais la fille est d'un naturel si volage et si traître ; elle a cepen- dant des talents estimables. Ze 28 mai 1735. L'affaire de la princesse de Nassau est en train ; il y „ a plus de vingt personnes décrétées, dans le nombre desquels il y a plusieurs laquais. Elle est cachée à Versailles, chez Madame la duchesse de Mahon. Mingot a pris le large. Le marquis de Bour- sain, de Pons, Bonnin sont ajournés personnellement et M. de Nesle, fondé de procuration du prince, poursuit cette affaire avec toute la charité fraternelle possible. On ne dit pas grand chose d'Allemagne ; le marqais de (1) Pastorale eïi un acte d'Aùtreau. (2) Comédie en 3 actes de Marivaux.