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116              JOURNAL DES NOUVELLES DE PABIS
 Coigny a dîné chez l'Electeur palatin avec tous les géné-
raux allemands. On né sait pas encore ce qu'on fera dans
ce pays. Nos princes sont partis et il reste ici très peu
d'officiers généraux.
    A la Comédie Italienne on joue la Mère confidente, de
Marivaux, qui est touchante, pleine d'intérêt et qui, aux
mauvaises plaisanteries près, est assez bonne. Ce qu'il y a
de vrai c'est que Marivaux y est moins là Marivaux qu'à
son ordinaire, c'est à dire que-son stile est moins entor-
tillé et le fonds moins métaphysique. La petite pièce de la
Magie d'Amour de Hautereau (1) grâce à quelquescor-
rections qu'il a faites a été trouvée charmante. La petite
Gossin (2) a joué le rôle de l'ingénue à ravir.
   Autereaû est un assez mauvais peintre qui a 80 ané,
mais qui a l'imagination plus chaude que le pinceau, ce
qui a donné lieu à cette épigramme :
           Le luxurieux Autereaû
           Qui nous peint l'ingénieux et tendre Sophilète,
           Par la chaleur dé son cerveau,
           N'aurait pas fait un ouvrage si beau,
           S'il l'eût tiré de sa palette.


                                                      (A suivre).




  (1) Autreau.
  (2) Jeanne Gaussin, née en 1711, artiste des plus estimées. Elle
épousa en 17381e danseur Toalayo et quitta le théâtre cinq ans après
par scrupule religieux ; morte en 1767.Des vers très flatteurs lui furent
adressés pour la manière dont elle joua cette pièce ; ils sont imprimé3
dans les Anecdotes Dramatiques,, Tom. i, p. 502.