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DE ROANNE A LA PRDGNE 6à : ternël nous causons longuement de lui. » . la réception est si cordiale. Qh ! la bonne route barrée qui nous a forcés de passer par ici. C'est la première étape qui nous conduit chez nos amis, mais il faut quitter ce bourg hos- pitalier, sourire à sa fontaine ornée des gaîtés sculptura- les du temps de Rabelais, caresser d'un regard de regret les masures vêtues de lierre et les ruelles du quartier du château où jouent ensemble lignes, ombres et lumiè- res, premier plan du tableau romantique des Cornes d'Urfé.... A ce nom le vieux Forez galant se réveille !.. Deux peintres venus ici l'an dernier disaient : nous faisons Saint-Just en chevalet 1 Que diront les inven- teurs d'étymologies ! La ville vieillit, très-abandonnée, sevrée des grâces administratives et c'est justement du côté de son chef-lieu d'arrondissement, que les routes n'ont pas la pente réglementaire : un architecte de nia connaissance appelle le courrier : voiture des martyrs. Il y a dans les profondeurs un service de renforts que ruinerait une route bien tracée, il y a sur les hauteurs un potentat qui. .. et l'on risque entre deux de se casser le cou. En revanche, la vallée d'Aix splendide s'ou- vre au nord coupée de gouttes sauvages descendues des grands bois. Deux lieues, nous côtoyons l'Aix, Vive, bruyante, frémissante sur son lit rocheux brisé par les cascatelles, les ponceaux, les moulins; d'argent vif au pré et noire sous les grands arbres ; la forêt du Mon- toncel y mire les sapins des Bois noirs. Le clocher neuf d'une paroisse neuve, la Conception pointe à mi- chemin ; puis ces bois couvrent les flancs de la route ; au vieux temps, l'abbaye de Cunhliat en Auvergne possédait un prieuré à Chaney au bout d'une allée de chênes dont les rejetons énormes couronnent le coteau : tout le pays se nommait en Chaney (comme Saint-Just était en Ohe*-