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434 JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS plaint et ayant prouvé l'usage, on avait remis la com- mission en son nom. L'aide major, chargé de la remettre à M. du Pont-Château, l'ayant remise à M. de Mont- boissier, celui-ci reconnut le changement, et inspiré par le conseil de Madame sa femme qui fait le détail de la com- pagnie, à ce qu'on prétend, alla solliciter les ministres de rechanger, de nouveau, le brevet, ce qu'il obtint par la sollicitation de sa femme qui a beaucoup de crédit. M. de Pont-Château a dissimulé, en partie, son ressentiment avant de partir, et s'est contenté de dire à M. de Mont- boissier qu'il aurait peut-être l'avantage de le voir en Al- lemagne, mais, à la première couchée, il a changé les fourriers que M. de Montboissier avait nommés et pour récompenser l'aide-major de son faux zèle et d'avoir re- mis à M. de Montboissier la commission, il l'a mis régu- lièrement tous les jours, en arrivant au gîte, aux arrêts, jusqu'à ce que la compagnie soit en marche. La promotion de colonels fait tous les jours quelques nouveaux mécontents. M. le marquis de Caumont a été du nombre et tout ce que le cardinal a pu dire à la du- chesse de la Force, pour l'empêcher de se retirer, a été inutile. — Que ferez-vous de votre fils, à son âge, lui a dit le ministre? — Il chassera toute la journée, et vous savez, monsieur, que c'est le meilleur conseil qu'on puisse donner aux enfants. Mai 1734 Voltaire, qui avait pris la précaution de se retirer à Monieu, chez M. le prince de Guise, à l'occasion du ma- riage de M. le duc de Eichelieu, avant de délivrer l'édi- tion de ses lettres philosophiques au public, est dit-on,- passé dans le pays étranger dans la crainte d'une retraite à la Bastille dont M. le garde des sceaux l'avait menacé et qui aurait convenu à merveille pour le préparer à faire