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• 364 TOUSSAINT DECHAZELLE de peinture admis dans le salon des tableaux, une toile due au pinceau de Dechazelle. Rien de ce qui touche à l'intelligence ne lui était étranger. Littérature, musique, science, étaient de son domaine et ses salons étaient fort recherchés par les illustrations de passage à Lyon. Son imagination ardente le portait vers toutes les études. Entraîné par le courant de l'époque, il se jeta, un instant, dans la métaphysique, ce qui faillit lui être fatal. Les systèmes les plus extravagants étaient fort à la mode à la fin du siècle passé. La religion était sans cesse battue en brèche par des novateurs de toute espèce; las de la vérité, on se li- vrait à l'absurde et l'on dépensait beaucoup d'esprit pour y arriver. Les sociétés secrètes trouvaient un terrain si bien prépare', qu'elles s'étendaient et prenaient chaque jour une plus redoutable importance. Tout ce qui s'éle- vait, tout ce qui brillait, surtout par l'intelligence> était circonvenu par les adeptes. A ce titre, Dechazelle fut l'objet d'insidieuses prévenances. On venait d'ouvrir une loge maçonique aux Brotteaux. La plupart des notabilités de la ville s'y firent recevoir. C'était le courant de la mode. Dechazelle fit comme les autres. Resté jusqu'alors sin- cèrement chrétien, se livrant assidûment à l'exercice de ses devoirs religieux, austère dans sa conduite, il ne' tarda pas à reconnaître qu'il venait de faire un mauvais pas et que, sous l'enseigne de la philanthropie, comme on disait alors, se cachaient les principes les plus sub- versifs. Il n'hésita pas et fit brusquement rupture avec les empiriques de cette époque, lesquels, entre paren- thèse, ressemblent furieusement à ceux de nos jours. En 1787, une cessation subite d'affaires fit subir à la population ouvrière la plus rude épreuve. Disons de suite