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256                   COUVENT PES MINIMES

rigoureuse du syllogisme fait place à des invectives, et
sous l'accumulation des textes, qui ne sont pas toujours
choisis avec discernement, pn aperçoit là pauvreté des
raisons alléguées, et l'embarras d'une conviction trop peu
sûre d'elle-même. En terminant, l'écrivain calviniste pro-
pose à son tour de nouvelles objections sur le baptême,
« sur les paillards et personnes malvivantes, » sur la Pri-
mauté du Pape, le célibat, la Providence, la Sanctifica-
tion du Dimanche « qui sont ceux, demande-t-il, qui
observent le mieux la loy de Dieu et les édicts du Roy ou
ceux qui es jours des festes de l'Eglise Eomaine travaillent
paisiblement de leur art en leurs maisons et à boutiques
closes pour nourrir leurs pauvres familles... ou ceux qui
passent la plus grande partie des dits jours de feste en
oisiveté, chansons, etc.... »
   On le voit, à l'origine du débat entre les catholiques
 et les protestants, ceux-ci parlaient rarement du libre
examen et de l'interprétation privée de l'Ecriture sainte.
Leur théorie n'était pas encore, définitivement arrêtée et
réduite à une formule précise; ils s'attaquaient à des
points particuliers du Symbole et essayaient de battre en
brèche l'autorité de l'Eglise, en renouvelant contre elle
les reproches de morale relâchée. Sous cette apparence
 d'austérité, leurs menées étaient moins suspectes et plus
 actives.
    Nous n'avons pas pu lire la réponse du Père Ropitel,
 bien qu'elle ait été imprimée comme celle de son adver-
 saire (4). Il était utile cependant de signaler ce tournoi,
 plus religieux sans doute que littéraire, mais dans lequel


  (1) Questions proposées par Jean Ropitel à Pierre Viret et ré-
ponse à d'autres questions      Lyon, Michel Jove, 1571. — Indiqué
dans la liste des écrivains Minimes et dans la bibliothèque d'Antoine
du Verdier.